Futurologie : quels emplois vont disparaître en Suisse à cause de l’IA ?

  • 19.04.2025

Futurologie : quels emplois vont disparaître en Suisse à cause de l’IA ?

La Suisse comptait début 2024 plus de 5,4 millions d’emplois, selon l’Office fédéral de la statistique (OFS). L’économie suisse est très solide avec une richesse notamment basée sur les produits et les services d’exportation comme dans les secteurs de la pharmacie (surtout), l’agro-alimentaire, l’horlogerie ou la finance. Comme on le sait, l’économie suisse repose principalement sur les services et dans une moindre mesure sur l’industrie et encore moins sur l’agriculture. La question que beaucoup de gens se posent est de savoir si l’intelligence artificielle (IA, en anglais AI) va détruire des emplois ?

Réponse difficile, beaucoup d’erreurs dans le passé

Le problème est que les projections sont très difficiles à faire. En 2013, un rapport de l’institution Oxford Future of Humanity Institution estimait qu’environ 50% des emplois aux Etats-Unis étaient « potentiellement automatisables » dans la « prochaine ou les 2 prochaines décennies ». Mais selon un article du média américain Fortune, en 2023 ou 10 ans après il y avait 17 millions de nouveaux emplois aux Etats-Unis. Le FMI a récemment déclaré que 40% des emplois globalement sont « exposés » aux risques de l’IA, mais est-ce que cette projection alarmiste va se concrétiser ?

IA, cols blancs cette fois

Bien entendu, de mauvaises projections dans le passé ne veut pas forcément dire que celles qu’on fera actuellement ou dans le futur seront fausses. Ce qu’on peut dire est qu’avec l’IA, à la différence de l’automatisation industrielle du 20ème siècle, ce seront surtout les métiers de services comme dans les bureaux – les « cols blancs » – qui peuvent être détruits par l’IA et moins les métiers industriels – les « cols bleus » – ou de l’agriculture. Le secteur des soins à la personne semble plutôt préservé des avancées technologiques actuelles. On peut citer cette nouvelle startup américaine (projet en avril 2025) – Mechanize.work – qui ambitionne, tout simplement, de détruire tous les emplois grâce à des agents d’IA. Ils ont comme vision l’automatisation complète de l’économie.

Informatique, un métier à risque ?

Il y a quelques années on estimait qu’étudier la programmation informatique était à coup sûr un métier d’avenir. Mais certaines startups comme Lovable (lovable.dev) arrivées sur le marché fin 2024 utilisent des systèmes informatiques basés sur l’IA permettant de créer des applications, sites Internet ou même des softwares (SaaS) de façon très simplifiée et en entier sans connaissance informatique ou seulement minimales. Il suffit d’indiquer sur un prompt les instructions et la technologie souvent basée sur Anthropic (avec le modèle Claude) crée l’application en quelques minutes. En 2025, on note une diminution dans l’engagement de développeurs de software aux Etats-Unis.
D’un autre côté, une émission sur l’IA diffusée sur TV5 Monde début 2025 estimait en citant un professeur de l’EPF qu’une intelligence artificielle n’est rien d’autre qu’un algorithme et que ce sont les informaticiens qui peuvent créer ces algorithmes. Le professeur recommandait d’avoir une solide formation d’informaticien généraliste par exemple à l’EPFL.

Jobs impactés

Une étude publiée en février 2025 par Anthropic analyse les jobs potentiellement impactés par l’IA. Pour le moment, le secteur de l’informatique est celui qui utilise le plus l’IA au jour le jour.

Crédit photo (Adobe Stock)

Concept de ruissellement

Personnellement comme diplômé en économie (MBA) je suis assez fan de la théorie du ruissellement. Cela veut dire, dans mon interprétation, que certaines personnes dans une société crée énormément de valeurs et de richesses. On peut penser à Roche avec les médicaments ou Rolex avec les montres qui ont des ventes surtout hors de Suisse. Ensuite le personnel de ces entreprises souvent correctement payé dépense de l’argent en Suisse. Donc par exemple si un employé dispose de 20’000 francs à dépenser par année hors nourriture et autres dépenses forcées, si certaines tâches dans les services, différents produits ou même l’industrie sont devenues bon marché à cause d’une augmentation de la productivité à cause de l’IA, il va peut-être compenser en achetant par exemple un tableau d’un peintre local. Ainsi il y aura peut-être besoin de plus de peintres et moins de caissières. Ce que l’état doit assurer est un salaire minimum (probablement un revenu universel) et une protection sociale pour garantir une économie juste. Mais je ne crois pas que l’économie va s’écrouler à cause de l’IA. Il y aura bien sûr de nombreux changements pour ne pas dire des tensions de professions au 21ème siècle, certaines vont diminuer et d’autres se créer.  Bref on peut espérer que l’IA va détruire des emplois mais pas le travail. Jobpro.ch va bien sûr accompagner des changements de profession.

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Le 19 avril 2025 (mise à jour). V2.0. de l’article. Par Xavier Gruffat (diplômé MBA). Sources : Fortune, Office fédéral de la statistique (OFS), RTS. Article publié en premier sur le blog du site d’offre d’emploi Jobpro.ch.